Duo inattendu…

Je m’appelle… Non, elle ne veut pas que je me nomme. Croit elle me garder pour elle, alors que je suis partout… ?

Je peux la surprendre subitement, la laissant pantoise ou créant une exaltation dévorante ! Je peux la faire rire aux éclats ou l’abandonner soudainement au bord d’une route, la laissant désemparée.

Serait-il plus simple pour elle de me nommer, je n’aurais sûrement pas la même importance si soudain je devenais une entité bien réelle… mais je ne le suis pas, je suis une fulgurance ! Je suis une détonation, une perception subtile et envahissante parfois ! Je suis parfois au cœur des choses, occupant une place gigantesque.

Me nommer serait réduire mon intensité, ma flamboyance, la crédibilité qu’elle m’accorde.

Elle ne veut pas !

A-t-elle peur que je disparaisse ?

Elle me veut près d’elle !

Sait elle seulement que je suis toujours là ?

Elle a très peur que je m’absente !

Ne sait-elle pas encore m’accorder un autre espace que je puisse m’apaiser ?

C’est dans l’obscurité qu’elle comprendra que je l’anime ! Que je ne suis pas qu’un éclair foudroyant ! Que je ne suis pas qu’un principe de conduite ! Que je ne suis pas… mais que c’est elle qui me fait !

Elle ne veut pas !

Mais par la seule maîtrise de mon apparition rageuse parfois… C’est en elle qu’elle puise cette tendre animation de la vie !

Parce qu’à chaque fois que j’ai osé m’exprimer sauvagement, elle a su me renvoyer au tréfonds de sa mémoire.

Parce qu’elle sait exiger de moi le silence et la paix !

Parce qu’elle ne me permet pas toujours de m’aventurer hasardeusement !

Elle ne veut pas !… Mais elle me crée, elle m’anime. Elle me laisse l’habiter pour puiser dans mon courant ce dont elle voudra se souvenir !

Elle ose enfin me dévoiler !

Je vis grâce à elle… Elle vit grâce moi !

Je suis son compagnon profond… Sa nature d’être

Sa liberté d’expression… des mots pour des maux !

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Hier je m’apprêtais à écrire un nouvel article avec l’idée de construire notre citadelle intérieure. Les derniers événements dramatiques et face à tant de cruauté et de barbarie, je me trouve à nouveau abasourdi et sans mot…
Alors j’ouvre, j’ouvre le plus largement que je peux mon coeur à l’humanité, a la tristesse et l’incompréhension qui nous envahissent une fois encore, et je m’efforce d’être le plus juste possible.
Mon coeur pleure mais je refuse de céder à l’effroi, à la peur. Cette peur ne peut m’apporter que des sentiments vils et inutiles.
Je lui préfère à la place un sentiment intense de compassion pour ces victimes et leurs familles et un silence approprie pour un pays dévasté par la douleur et l’incompréhension.
Aujourd’hui je suis la France mais je reste aussi le monde. Ma citadelle intérieure reste l’amour, la lumière et l’union pour avancer vers la paix.

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