En pleine conscience…

Dhagpo 1996…

J’arrive sur ce site magnifique et paisible. Je viens écouter un enseignement auprès de lamas de la lignée du Karmapa sur le calme mental.  Je suis très curieuse de ce qui m’attend et je ressens en même temps un mélange d’excitation et d’anxiété. Je sais ce que je viens découvrir, mais aller à la rencontre de mon mental ne me réjouie pas vraiment.

C’est le printemps, il fait beau et le soleil illumine ce long, très long stage de trois jours. Des moines vaquent à leur occupation dans une tranquillité qui m’interpelle, je pourrais presque dire qui me désarme. Il ne me semble pas connaître ce calme intérieur qui reflète sur leurs visages, leurs gestes, leurs démarches.

Après le déjeuner, nous nous rassemblons dans un hangar de tôle immense ou trône un autel majestueux de bouddha. Je m’intéresse à cette philosophie depuis quelques temps, mais voir cet autel augmente mon stress intérieur. Je ne suis pas très fan des dogmes ! J’épie mes voisins et m’essaie à la position de lotus que j’abandonne au bout de deux heures, le dos fourbu et la nuque enflammée. « Ce n’est pas si facile d’être une Etre éveillé » pensai-je en souriant intérieurement.

L’enseignement durera trois jours… et la panique aussi. En plus de faire connaissance avec le jeu de mes états d’âme et de l’univers émotionnel, je fis celle aussi de mon égo et de mes conditionnements. En fait, j’ouvrais le chantier qui allait transformer ma vie mais ça je ne le savais pas encore. Pour l’instant, l’état d’impermanence des choses et des évènements n’était pas encore intégré !

Je revins plusieurs fois en ce lieu durant quatre années pour écouter des enseignements traduits du tibétain, et malgré tout, je mis plusieurs années à intégrer leur sens. Encore aujourd’hui la pratique de la méditation m’éclaire encore et encore sur la nature de mon esprit, sur les pièges dans lesquels on tombe, sur les conditionnements auxquels on s’accroche. Je compris progressivement ce que j’entendais à l’époque et que je répète souvent en atelier : « La méditation n’est pas une sagesse de l’inaction ». La méditation c’est un moment où l’on ne fait rien mais où tout se passe !

J’intègre aujourd’hui à mon travail de psychopraticienne et art thérapeute la méditation de pleine conscience. Dans un premier temps parce qu’elle s’est laïcisée et a prouvé ses bienfaits par des études scientifique, mais également parce qu’elle me parait un élément nécessaire à la découverte de soi, au renforcement de la confiance en soi, dans un processus de douceur et de bienveillance envers soi-même.

Chaque méditation de pleine conscience est un nouveau voyage vers soi, vers plus de liberté intérieure 🙂

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